lundi 25 mars 2024

« L’un de vous me livrera… Le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois » / (457,682)

Bonjour!

   Hier c'était la fête de l'Annonciation...


Mardi le 26 mars 2024

Voici la parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« L’un de vous me livrera… Le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois » (Jn 13, 21-33.36-38)

Louange à toi, Seigneur,
Roi d’éternelle gloire !
Salut, ô Christ, notre Roi :
obéissant au Père ;
comme l’agneau vers l’abattoir,
tu te laisses conduire à la croix.
Louange à toi, Seigneur,
Roi d’éternelle gloire !

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples,
          il fut bouleversé en son esprit,
et il rendit ce témoignage :
« Amen, amen, je vous le dis :
l’un de vous me livrera. »
          Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras,
ne sachant pas de qui Jésus parlait.
          Il y avait à table, appuyé contre Jésus,
l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait.
          Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus
de qui il veut parler.
          Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus
et lui dit :
« Seigneur, qui est-ce ? »
          Jésus lui répond :
« C’est celui à qui je donnerai la bouchée
que je vais tremper dans le plat. »
Il trempe la bouchée,
et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote.
          Et, quand Judas eut pris la bouchée,
Satan entra en lui.
Jésus lui dit alors :
« Ce que tu fais, fais-le vite. »
          Mais aucun des convives ne comprit
pourquoi il lui avait dit cela.
          Comme Judas tenait la bourse commune,
certains pensèrent que Jésus voulait lui dire
d’acheter ce qu’il fallait pour la fête,
ou de donner quelque chose aux pauvres.
          Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt.
Or il faisait nuit.

          Quand il fut sorti, Jésus déclara :
« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
                   Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu aussi le glorifiera ;
et il le glorifiera bientôt.

                   Petits enfants,
c’est pour peu de temps encore
que je suis avec vous.
Vous me chercherez,
et, comme je l’ai dit aux Juifs :
“Là où je vais,
vous ne pouvez pas aller”,
je vous le dis maintenant à vous aussi. »

          Simon-Pierre lui dit :
« Seigneur, où vas-tu ? »
Jésus lui répondit :
« Là où je vais,
tu ne peux pas me suivre maintenant ;
tu me suivras plus tard. »
          Pierre lui dit :
« Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ?
Je donnerai ma vie pour toi ! »
          Jésus réplique :
« Tu donneras ta vie pour moi ?
Amen, amen, je te le dis :
le coq ne chantera pas
avant que tu m’aies renié trois fois. »

                        – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le « cas » de Judas est troublant. Certes, il a trahi la confiance de son Maître ; il l’a lâchement vendu pour quelques pièces d’argent. Mais que se serait-il passé s’il était demeuré fidèle ? Y aurait-il eu un autre « Judas » ? Un autre apôtre aurait-il trahi le Seigneur ? Mais alors, s’il fallait nécessairement quelqu’un qui le dénonce pour que Jésus puisse sauver les hommes par sa mort rédemptrice, le pauvre traître – dont on ne sait plus trop s’il est coupable ou victime ! – serait-il prédestiné à cette redoutable « mission » ?

Nous pourrions sans aucun doute allonger la liste de ce genre de questions encombrantes : et si les responsables religieux ne s’étaient pas obstinés dans leur refus de reconnaître en Jésus le Messie, comment aurait-il accompli la Pâque ? Quelle est la part de responsabilité de Caïphe ou de Pilate ? Ont-ils agi librement ou étaient-ils manipulés par la « Providence » divine qui conduisait les événements de manière à ce que « le Fils de l’Homme soit élevé de terre, et puisse tout attirer vers lui » ?

Nous pressentons bien que ces questions vont rester sans réponse. Il est hors de question que les acteurs du drame n’aient été que des pantins entre les mains de Dieu : si celui-ci se permettait d’annuler ainsi la liberté des hommes pour faire aboutir ses projets, n’eût-il pas été plus simple et plus logique de les empêcher de pécher ? Cela nous aurait évité bien des ennuis et eut épargné à Jésus les horreurs de la Croix.

Il est sans doute plus sage de renoncer à vouloir « rationaliser » le mystère. Le drame de la Passion est un tout, une action unique à laquelle concourent nombre de libertés. Jésus lui-même souligne que les responsabilités sont inégalement partagées : « Celui qui m’a livré à toi est chargé d’un péché plus grave » (Jn 19, 11). Le comparatif signifie clairement que Pilate est responsable, même si les juifs qui lui ont livré Jésus le sont davantage. Il faut sans doute en dire autant pour tous les acteurs, à commencer par Judas. C’est librement qu’il a trahi celui qui l’avait choisi pour « être avec lui », et qui jusqu’au bout lui manifestera une amitié de prédilection. Offrir une bouchée après l’avoir trempée dans le plat commun est en effet un geste par lequel le Maître de maison honore particulièrement un convive de marque. Or l’évangéliste précise que c’est précisément « quand Judas eut pris la bouchée, que Satan entra en lui ». Ce qui suggère que Judas a reconnu l’intention de Jésus, mais a délibérément refusé de s’ouvrir à son amour : « quand il eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ; il faisait nuit »…

N’est-ce pas parce qu’il nous révèle le « poids » de notre propre liberté – et donc de notre responsabilité – que ce récit de la trahison nous met mal à l’aise ? Si nous parvenions à épuiser les raisons du choix de Judas, peut-être pourrions-nous nous convaincre que nous ne sommes pas de son camp et que nous ne risquons pas de le suivre dans sa voie fatale ? Mais comme les questions demeurent ouvertes, nous nous sentons tout à coup extrêmement vulnérables : et si moi aussi je venais à trahir ? Peut-être comme Pierre protestons-nous vivement devant cette éventualité : « Seigneur, je donnerai ma vie pour toi » ; et nous sommes sans aucun doute sincères en le disant. Mais savons-nous de quoi sera fait demain ? « Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu ne m’aies renié trois fois ». La différence entre Judas et Pierre, est que le premier est sorti de la présence de Jésus et s’est enfoncé dans les ténèbres de la mort, alors que le second, même au cœur de sa trahison, est resté dans le rayonnement de la miséricorde du Seigneur : « Se retournant, Jésus posa son regard sur Pierre ; et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite. Il sortit et pleura amèrement » (Lc 22, 61-62).

Puisse Dieu notre Père nous garder fidèles ; et si par malheur nous aussi nous venions à trahir Jésus, que l’Esprit Saint nous accorde les larmes d’un sincère repentir.

Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

Note: Il y a maintenant 4100 messages de disponibles. 

Je ne pensais pas durer autant...

J'en rends grâce à Dieu.

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