samedi 16 mars 2024

« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » Comment parler de la foi? /Une année pour se renouveler dans la prière, 3e partie... / (457,233)

 Bonjour!

Dimanche 17 mars 2024

Voilà la Parole de Dieu de ce jour...

 


ÉVANGILE

« Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33)

Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi.
Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive,
dit le Seigneur ;
et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur.
Gloire à toi, Seigneur,
gloire à toi. (Jn 12, 26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem
pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.
Ils abordèrent Philippe,
qui était de Bethsaïde en Galilée,
et lui firent cette demande :
« Nous voudrions voir Jésus. »
Philippe va le dire à André,
et tous deux vont le dire à Jésus.
Alors Jésus leur déclare :
« L’heure est venue où le Fils de l’homme
doit être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie
la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera.

Maintenant mon âme est bouleversée.
Que vais-je dire ?
“Père, sauve-moi
de cette heure” ?
– Mais non ! C’est pour cela
que je suis parvenu à cette heure-ci !
Père, glorifie ton nom ! »
Alors, du ciel vint une voix qui disait :
« Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »
En l’entendant, la foule qui se tenait là
disait que c’était un coup de tonnerre.
D’autres disaient :
« C’est un ange qui lui a parlé. »
Mais Jésus leur répondit :
« Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix,
mais pour vous.
Maintenant a lieu le jugement de ce monde ;
maintenant le prince de ce monde
va être jeté dehors ;
et moi, quand j’aurai été élevé de terre,
j’attirerai à moi tous les hommes. »
Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire... 

Méditation du père Jean-Marie-Petitclair...

            Aujourd’hui, la Bonne Nouvelle est annoncée aux migrants : ces grecs montés à Jérusalem pour adorer Dieu durant la Pâque. Bethsaïde est un village grec ;  Philippe et André portent des noms grecs. Ces gens-là sont considérés comme des étrangers, relevant d’une autre culture, habités par une autre manière de penser. Mais c’est justement ceux-là qui sont saisis par le profond désir de voir Jésus, alors que la curiosité s’est émoussée chez les habitants de la contrée. Continuons de savoir porter sur les migrants, si nombreux dans notre monde d’aujourd’hui, ce regard évangélique.
            Et Jésus de déclarer : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul » Il s’agit toujours de mourir à l’égoïsme pour naître à l’amour, mourir à la peur pour naître à l’aventure, mourir aux certitudes pour naître à la foi. C’est seulement si nous sommes capables de mourir à nos habitudes, à nos mots tout faits, à nos vieilles routines que l’Église pourra s’ouvrir à d’autres cultures, d’autres attentes, d’autres avenirs.
            C’est seulement si le grain meurt qu’il porte beaucoup de fruits. En effet, la graine qui meurt cesse d’être graine, elle devient semence.
            La vie n’est pas faite pour être possédée, elle est faite pour être donnée. Et c’est alors qu’elle prend une dimension d’éternité. Car la seule chose qui ne peut périr, ce sont les relations d’amour tissées de notre vivant.
            Jésus, on ne peut le rencontrer qu’en chemin, qu’en marchant, qu’en avant : « Si quelqu’un veut me servir, …. qu’il me suive ! »
            Prenons conscience en ce 5ème dimanche de Carême de tout ce qui peut entraver notre marche vers Pâques, et puisse le Seigneur nous permettre de mourir à tout ce qui peut faire obstacle en nos cœurs à l’émergence de la vie éternelle !


Nourrir notre foi... (17 mars 2024)

Une année pour se renouveler dans la prière...

(Était au feuillet paroissial de ce dimanche.)

(Suite des réflexions du 21 janvier et du 18 février)

Comme nous l'avons vu le 21 janvier et également le 18 février dernier, le Saint Père a décrété que l'année 2024 serait une année consacrée à la prière... Il souhaite que nous soyons – par nos différentes formes et temps de prières - des « pèlerins d'espérance » dans ce monde où nous vivons souvent de la désespérance... Donc, poursuivons, en pèlerins spirituels, notre chemin en explorant les richesses et découvertes de la prière intérieure et communautaire...

Une année pour renouveler notre vie de prière ne nous demande pas de faire table rase de ce que nous savons, ni de faire des choses de manière nouvelle personnellement ou dans nos paroisses et nos mouvements alors que nos vies sont déjà bien remplies, chargées même. Il s'agit plutôt, de tenter d'améliorer, de faire avec plus d'attention, mieux peut-être, ce que nous faisons déjà parfois machinalement ou sans motivation...

On peut être plus vrais et plus attentifs à la qualité de notre prière commune dans les liturgies, par exemple, cela en favorisant plus d'intériorité et en habitant nos silences au cours de la célébration entre autres. Le Pape François nous le rappelle quand il dit : «  Parmi les gestes rituels qui appartiennent à l'ensemble de l'assemblée, le silence occupe une place d'importance absolue. (…) Toute la célébration eucharistique (par exemple) est immergée dans le silence qui précède son début et qui marque chaque moment de son déroulement liturgique. Ce silence (qui est prière aussi) n'est pas un havre intérieur... le silence liturgique est quelque chose de beaucoup plus grand : il est le symbole de la présence et de l'action de l'Esprit Saint qui anime toute l'action de la célébration » (Desiderio Desideravi 52).

Et, pour conclure sur le sujet si vaste de la prière, nous nous acheminons vers un Jubilé dans l'Église universelle en 2025. C'est pourquoi la présente année (2024) a été consacrée à la prière comme pour nous mettre en harmonie... il va s'en dire, en Église comme pour faire une « symphonie de prière », selon les mots du Saint-Père. La prière, peut être comme l'expression d'un seul cœur, dans nos demandes, (par exemple pour la paix, pour les vocations, pour les jeunes, etc...). La prière permet à chaque femme et chaque homme de se tourner vers le Dieu unique, pour lui dire ce qui est caché dans le secret de notre cœur. La prière est un chemin d'espérance, vers la sanctification.

Je conclus en nous rappelant que la prière est expression du cœur vers notre Dieu tout au cours du pèlerinage de notre vie de foi. On pourrait dire encore beaucoup sur la prière mais je vous laisse à vos recherches et vos découvertes... Bonne année et que la prière vous habite chaque jour sur le chemin de votre vie

Jean-Yves Fortin, diacre.


----- MERCI! 

Bon dimanche!

Jean-Yves - diacre



PARLER SANS SE DÉCOURAGER

 


Dans nos milieux croyants, actuellement, se vit une question latente, presque toujours discrète, et pourtant perturbante et dotée de force : Comment parler de notre foi aux jeunes?

 

J’avoue ma surprise causée par cette formulation : parler de notre foi.  Je m’attendrais à un autre genre de question: Comment partager notre foi?  Comment vivre notre foi pour que les jeunes y adhèrent?  Comment transmettre notre foi?  Mais pas seulement : Comment parler de notre foi!!! Il est vrai que la foi c’est la parole dans toutes ses dimensions : la pensée, la verbalisation, le discernement, l’action.  Je pense que, trop souvent, cette réalité est réduite à la verbalisation,  pour ne pas dire  parler de tout et de rien.

 

Mais, puisque cette question est ainsi posée: Comment parler de notre foi?,  il s’agirait de commencer par en parler … Reconnaissons-le, dans nos sociétés sécularisées, parler de notre foi est presqu’interdit.  Régulièrement,  il faut entreprendre notre partage par : « Excusez-moi, je ne veux gêner personne, mais je suis croyant/croyante ! » La verbalisation de la foi est difficile, souvent réduite au mutisme, à une sorte d’exil de nos propres paroles.  Si, au moins, on ose évoquer la quête spirituelle ou l’approfondissement de notre spiritualité et de notre intériorité, le vocable LA FOI est exilé, banni de presque toutes nos conversations.

 

Il faudrait un jour bien y penser!  Et si on prenait le risque?  Avant de le faire pour, précisément le faire, une démarche préalable s’impose : se recueillir et se demander ce qui constitue les épaisseurs de ma foi, les épaisseurs périphériques et celles qui s’avèrent essentielles.  Puis, il faut parler d’une manière existentielle, par toute notre vie, et non seulement de parler verbalement.

 

Rappelons-nous du sens littéral du mot CROIRE  (avoir la foi).  C’est de faire confiance ou être fidèle.  Pour parler verbalement de la foi,  il s’agit de bien regarder, avec sincérité, les zones de notre vie où nous faisons confiance, et aussi à qui et à quoi nous sommes fidèles.  En observant nos sociétés,  et même nos  attitudes personnelles, nous pouvons remarquer nos imperfections en ce domaine.  Nos vies sont souvent habitées par les soupçons et la méfiance,  nos allégeances bougent, tout peut être négocié et renégocié, ce qui débouche parfois par du mutisme, lequel se résume en une phrase : Tu as ton opinion et moi la mienne.  La discussion s’arrête là.

 

Faut-il se décourager?  Eh non!!!  Nous sommes créés pour le dialogue, pour les échanges et les conversations sous toutes les formes.  Cela ne signifie pas de mettre l’autre  À GENOUX et de le prosterner devant notre opinion, mais de se stimuler réciproquement dans les échanges de l’âme, de notre être supérieur, pour grandir,  comme le dit l’Écriture : «  … jusqu’à la pleine stature du Christ » qui est la révélation de la plénitude de notre humanité.

 

Parler, mais véritablement parler de notre foi.  Cela n’a aucune prétention individualiste qui veut imposer sa vision du monde sur tout le monde.  Le but est de partager nos expériences de vie dans toutes ses richesses afin de discerner ce qui bon, vrai et beau pour grandir tous ensemble, en incluant Dieu qui nous aime.

 

Ce temps de Carême nous est offert pour toutes nos conversions et toutes nos conversations.

 

Bonne semaine à toutes et à tous!

 

Édouard Shatov, Éditorialiste au Montmartre à Québec

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