mercredi 14 novembre 2018

La guérison de 10 lépreux... / Un seul reviendra vers Jésus... / (279,047)

Bonjour!
Mercredi 14 novembre 2018


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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer.

 
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
 En ce temps-là,
  Jésus, marchant vers Jérusalem,
traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
  Comme il entrait dans un village,
dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance
  et lui crièrent :
« Jésus, maître,
prends pitié de nous. »
  à cette vue, Jésus leur dit :
« Allez vous montrer aux prêtres. »

En cours de route, ils furent purifiés.
  L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,
revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
  Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus
en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain.
  Alors Jésus prit la parole en disant :
« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?
Les neuf autres, où sont-ils ?
  Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
pour revenir sur ses pas
et rendre gloire à Dieu ! »
  Jésus lui dit :
« Relève-toi et va :
ta foi t’a sauvé. »
(Lc 17, 11-19)
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Psaume 22

Le Seigneur est mon berger :
   je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
   il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
   et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
   pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort,
   je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
   ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
   devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
   ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
   tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
   pour la durée de mes jours.
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   Commentaire...
 
Les dix lépreux se tiennent à distance de Jésus. Ils n’ont pas le droit d’approcher. Ils sont comme des ombres criant : «Impur ! Impur!», comme les y oblige la Loi (Lv 13, 45). Aux yeux des hommes et à leurs propres yeux aussi, ils ne font déjà plus partie du monde des vivants. Leur lèpre n’est que l’image de leur péché. Ils le savent, on le leur a fait savoir. Ils se sentent maudits. Aucun avenir pour ces hommes, ni dans ce monde ni dans l’autre… C’est une humanité en ruine.

Et pourtant, premier miracle de Jésus, ces hommes espèrent. Ils espèrent contre toute espérance. C’est pour cela seulement qu’ils sont sortis de leur ombre. La foi a commencé en eux. La foi a commencé d’entrer dans leur cœur, et c’est sous la forme de l’espérance, de l’espérance impossible. Ils ont entendu parler de Jésus. On raconte qu’il guérit même les lépreux ; qu’il est comme l’un des prophètes des temps anciens ; comme cet Élisée qui a guéri Naaman le lépreux Syrien (2 R 5).

Il y a donc une lumière, une lumière tout à fait inattendue, inespérée, qui vient de se lever dans leurs ténèbres. Pour ces dix lépreux, rencontrer Jésus est devenu maintenant l’unique désir, l’unique raison d’exister encore, une question de vie ou de mort : Rencontrer Jésus et c’est maintenant ! «Jésus, Maître, aie pitié de nous» (Lc 17,13).

Or que va répondre Jésus, frères et sœurs ? Va t-il s’approcher d’eux ? Va-t-il franchir la distance interdite ? Va-t-il les toucher, comme on raconte qu’il a déjà eu l’audace de le faire ? (Lc 5,13). Non ! Jésus renvoie les dix lépreux. Il les renvoie au Temple de Jérusalem, c’est-à-dire bien loin d’ici. «Allez-vous montrer aux prêtres !» (Lc 17, 14).

«Allez-vous montrer aux prêtres !» (Lc 17, 14). Pour les dix lépreux, il faut sentir à quel point cette parole de Jésus est stupéfiante ! Jésus par ces mots fait comme s’ils étaient déjà guéris ! En effet, les lépreux le savent, se montrer aux prêtres, c’est pour un lépreux purifié, faire reconnaître sa guérison et être réintégré dans la communauté d’Israël. Faire reconnaître sa guérison.

Or, bien sûr, à cet instant précis où Jésus les renvoie, que voient de leur propre guérison ces dix lépreux ? Ils n’en voient rien ! C’est Jésus qui les voit comme des hommes déjà guéris, mais eux-mêmes, ils se voient comme lépreux encore.

Alors dans le cœur de ces hommes, sûrement abasourdis par la parole de Jésus se produit un deuxième miracle de la foi. La confiance. La confiance aveugle dans la parole de Jésus. Ils y vont ! Ils y croient à cette guérison qu’ils ne voient pas ni ne ressentent encore. Ils y croient seulement sur la parole de Jésus.

En fait, ils ont déjà reçu mystérieusement la grâce de la guérison, mais Jésus leur demande d’y croire d’abord, de faire confiance. C’est un peu plus tard seulement, en cours de route nous dit l’Évangile (Lc 17,14), que la grâce déjà plantée dans le secret du cœur va se manifester clairement.

Remarquons bien cela, frères et sœurs, car Dieu agit très souvent de cette manière
avec chacun de nous. Le Seigneur nous donne tout de suite sa grâce. Il répond sans attendre, c’est même lui qui suscite en nous le désir de sa grâce. Donc il donne tout de suite sa grâce, mais il ne nous fait pas sentir tout de suite cette grâce. Il attend notre foi, notre confiance, finalement notre libre accueil, pour que le don déjà fait, gratuitement, se manifeste en nous.

C’est le cas, d’abord et avant tout, de la grâce du baptême que nous avons reçue dans le secret de notre cœur, et à laquelle le Seigneur nous demande de croire : croire en la puissance de notre baptême et alors la vie extraordinaire de Dieu qui est là depuis notre baptême peut se manifester et révéler sa puissance. Dieu donne, oui, et même infiniment, mais pas sans stimuler notre foi, pas sans donner un espace à notre réponse de confiance.

La foi a donc pénétré dans le cœur des dix lépreux. D’abord, nous l’avons vu, comme un miracle d’espérance contre toute espérance, puis comme un deuxième miracle, un miracle de confiance  aveugle en Jésus, en son action secrète dans les cœurs. Dans le cœur d’un seul, la foi va finalement produire son fruit ultime. Et quel est ce fruit ? C’est bien sûr l’amour. L’amour seul va franchir les distances entre le lépreux et Jésus.

C’est bien le miracle de l’amour qui vient de se produire dans le cœur de ce dixième lépreux lorsqu’il retourne sur ses pas (Lc 17,15) pour aller rencontrer Jésus, voir son visage de près et l’adorer (Lc 17,16). Le centre pour cet homme n’est plus sa propre guérison, mais la joie de connaître Jésus et Jésus peut répondre et répondre à lui seul : «Ta foi t’a sauvé» (Lc17, 19). La foi en toi s’est vraiment accomplie, elle a vraiment donné son fruit, son fruit salvateur qui est l’amour de Dieu.

Dix hommes ont reçu la grâce du Christ, un seul finalement s’est approché du Christ. Les autres ont accueilli le don de Dieu mais ils se sont éloignés de Dieu. Quel paradoxe ! Ils se sont éloignés de Dieu avec le don de Dieu (Lc 17, 17).

Frères et sœurs, qu’en est-il pour nous ? Nous allons tous recevoir maintenant la grâce du Christ. Nous l’avons tous reçue et à profusion au fond de notre cœur, mais allons-nous nous approcher du Christ ? Le Christ va-t-il devenir vraiment le centre de notre vie ? Nous venons pour recevoir les dons de Dieu, mais allons-nous nous attacher à Dieu lui-même ? Après l’eucharistie, allons-nous simplement nous éloigner et poursuivre notre chemin comme les neuf lépreux ? Ou bien allons-nous revenir souvent sur nos pas, pour reprendre contact avec Jésus au long des jours de cette semaine ? Lui rendre grâce souvent, aller chercher son visage, l’adorer, le regarder et finalement l’aimer.

Il y a un immense mystère de l’amour de notre Dieu pour nous. Il nous comble de ses dons, mais il veut être aimé pauvre et nu, plus bas qu’un lépreux, sur la croix. Là, sur la croix, le Seigneur ne répand plus d’abord ses dons, il se répand lui-même, comme don. Il veut se donner lui-même. Et c’est ce qui se passe en chaque eucharistie : Dieu vient à nous, lui qui si infiniment riche de bienfaits, Dieu vient à nous pauvre, incroyablement pauvre, comme une hostie remise entre nos mains.

Accueillons, frères et sœurs, avec espérance, avec confiance, mais surtout avec amour, non pas seulement le don de Dieu mais Dieu qui se donne.
 

Abbé Philippe LINK  -  Merci!

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«Nous sommes des gens de foi
 et nous ouvrons nos cœurs à ceux qui ne croient pas.»
(Timothy Radcliffe)
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«Le Christ est vivant à jamais, 
mystérieusement présent à qui se tourne vers lui.»
(Jacques Marcotte)
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«Tout appel de Dieu est un appel à la vie:
 notre première vocation, c'est de vivre,
et un appel ne peut venir de Dieu
que s'il entraîne à vivre de manière plus intense et plus belle,
et à assumer avec plus de confiance la vie humaine
telle qu'elle est, dans toutes ses composantes:
corporelles, psychiques, affective, intellectuelles et spirituelles.»
(Jacques Philippe)
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Photo:
Bernard Lecomte - France
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Bonne journée1
Jean-Yves
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