dimanche 10 mars 2019

Jusqu'où me suivras-tu? / (286,041)

Bonjour!
Dimanche 10 mars 2019

 
Voici la Parole de Dieu de ce premier dimanche du carême...
 
Sois avec moi, Seigneur,
dans mon épreuve.


 
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
après son baptême,
    Jésus, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
    où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Il ne mangea rien durant ces jours-là,
et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
    Le diable lui dit alors :
« Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
    Jésus répondit :
« Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain. »

    Alors le diable l’emmena plus haut
et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
    Il lui dit :
« Je te donnerai tout ce pouvoir
et la gloire de ces royaumes,
car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
    Toi donc, si tu te prosternes devant moi,
tu auras tout cela. »
    Jésus lui répondit :
« Il est écrit :
C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras,
à lui seul tu rendras un culte. »

    Puis le diable le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple
et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ;
    car il est écrit :
Il donnera pour toi, à ses anges,
l’ordre de te garder ;
    et encore :
Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
    Jésus lui fit cette réponse :
« Il est dit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
    Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

(Lc 4, 1-13)
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Psaume 90

Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut
et repose à l’ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge,
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »

Le malheur ne pourra te toucher,
ni le danger, approcher de ta demeure :
il donne mission à ses anges
de te garder sur tous tes chemins.

Ils te porteront sur leurs mains
pour que ton pied ne heurte les pierres ;
tu marcheras sur la vipère et le scorpion,
tu écraseras le lion et le Dragon.

« Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ;
je le défends, car il connaît mon nom.
Il m’appelle, et moi, je lui réponds ;
je suis avec lui dans son épreuve. »
 
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Commentaire...

« Si tu es le Fils de Dieu… » dit Satan (Lc 4,3). D’une façon caractéristique ces mots trahissent l’essence de la tentation.

À quoi reconnaît-on une tentation ? On la reconnaît à son but. Et quel est le but que poursuit la tentation ? Nous couper de Dieu, nous couper plus précisément encore du Père. Elle s’attaque à la relation filiale que nous avons avec Dieu. Elle s’attaque finalement donc à notre vocation ultime, la vocation divine de l’être humain : devenir fils de Dieu. « Si tu es Fils de Dieu… » C’est toujours là-dessus au final que le Tentateur cherche à mettre le doute.
 
Si nous partons de là, si nous prenons bien la mesure de ce qu’est la tentation – quelque chose qui attaque notre relation au Père –, nous pouvons comprendre que seul le Fils, le Fils par excellence, Jésus, pouvait vaincre la tentation.
 
Par la première tentation le diable utilise la peur de la mort. Il manipule la souffrance de l’homme. Ici, c’est la faim que Jésus éprouve (Lc 4,2). Le diable manipule la souffrance de l’homme pour le faire douter de Dieu. Vois, tu souffres ? C’est donc que le Père n’existe pas vraiment pour toi ! Combien de fois nous entendons dans notre monde les échos de cette tentation, et jusque dans notre cœur.
 
Pour la deuxième tentation, le diable propose l’idolâtrie comme remède à la finitude. Tu auras tous les royaumes, tout de suite, tout, tout de suite, la puissance, la richesse, la gloire. Pour cela, une seule condition : nier le grand concurrent, le grand concurrent de l’homme, c’est-à-dire Dieu. Voilà le mensonge de Satan : Dieu est un concurrent. Si tu veux être riche, si tu veux avoir tout, surtout débarrasse-toi de Dieu ! Cette immédiateté de la convoitise, ce « tout, tout de suite » suppose une négation de Dieu, du moins de l’image mensongère qu’on se fait de Dieu. N’entendons-nous pas en effet les échos de cette tentation dans notre monde et jusque dans notre cœur ? La deuxième tentation suppose que Dieu est loin, que le monde en fait lui échappe et gît au seul pouvoir de Satan.
Tout cela m’a été livré, dit le diable menteur, et je le donne à qui je veux ! (Lc 4,6).
Enfin la troisième tentation, la plus subtile de toutes, celle qui peut guetter l’homme religieux, cherche à utiliser l’amour du Père, utiliser l’amour du Père à notre profit, pour notre sécurité. Puisque le Père m’aime, que cela me serve, que cela garantisse ma sécurité ! Est-ce que ses anges ne vont pas me protéger ? (Lc 4,10-11 ; Ps 90,11)
 
À chaque fois le piège consiste à refuser le Père, en se méfiant de lui, en le niant parce qu’il serait de trop, ou en l’utilisant. À chaque fois la gratuité de la relation filiale serait brisée et le vrai visage du Père méconnu.
 
Jésus, le Fils de Dieu, en entrant dans le monde est entré dans tous ces pièges mais pour les dénouer. Il est entré, lui le Fils de Dieu, dans tous les pièges qui nous guettaient et dont nous ne pouvions plus sortir par nous-mêmes. Il y est entré, non parce qu’il a vaincu toutes ces tentations, non parce qu’il aurait une force morale surhumaine, mais parce qu’il a voulu être Fils, jusqu’au bout. C’est par son être même que Jésus nous sauve. Et cela est fondamental, frères et sœurs, dans notre foi.
 
La puissance de Jésus contre le Tentateur n’est pas extérieure. C’est son être même, sa relation au Père qui est la victoire contre toute tentation. Jésus vient être Fils, là où le Tentateur voudrait couper l’homme de la relation au Père. Jésus vient être ce qu’il est : le Fils en nous, là nous ne savions plus nous remettre entre les mains du Père.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bon dimanche!
 
Ce matin: messe de clôture à l'église de Saint-Pacôme.
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Jean-Yves
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