samedi 25 septembre 2021

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la » / (366,336)

 Bonjour!

Dimanche 26 septembre 2021

Un sentier à la montagne du Collège

Photo: Isabelle Fortin - Merci.

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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la » (Mc 9, 38-43.45.47-48)

Alléluia. Alléluia.
Ta parole, Seigneur, est vérité ;
dans cette vérité, sanctifie-nous.
Alléluia. (cf. Jn 17, 17ba)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jean, l’un des Douze, disait à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
    Jésus répondit :
« Ne l’en empêchez pas,
car celui qui fait un miracle en mon nom
ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
    celui qui n’est pas contre nous
est pour nous.
    Et celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.

    Celui qui est un scandale, une occasion de chute,
pour un seul de ces petits qui croient en moi,
mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou
une de ces meules que tournent les ânes,
et qu’on le jette à la mer.
    Et si ta main est pour toi une occasion de chute,
coupe-la.
Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas.
    Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le.
Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
    Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le.
Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
    là où le ver ne meurt pas
et où le feu ne s’éteint pas. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Qui n’est pas contre nous est pour nous ». Quelle admirable leçon, pleine de tolérance, de largeur de vue, constructive, libératrice, ne ressort-elle pas de cette attitude et de ces propos de Jésus ! Non, nous n’avons pas à juger à la hâte, et moins encore à condamner. Pourquoi faudrait-il jalouser le bien que font les autres, les qualités, les talents et même les charismes qui émanent de leur vie ? Il est finalement si apaisant, nous dit aussi équivalemment Jésus, de vivre dans la charité et la bienveillance. Nous le savons bien : l’envie attriste et rend malheureux, mais la miséricorde et le pardon réjouissent le cœur et rendent l’âme heureuse.

Un simple verre d’eau, au contraire, donné sans arrière-pensée, au nom de notre appartenance au Christ, enrichit notre vie et nous rapproche de Dieu. Ce n’est pas en vain que saint Jean de la Croix a pu dire : le plus petit acte de pur amour a plus de prix aux yeux de Dieu que toutes les œuvres du monde réunies !

C’est donc l’ouverture et non l’exclusive que prône Jésus. L’exercice de la fraternité et non la recherche du pouvoir. La tolérance éclairée au lieu de la condamnation sans appel : « Qui n’est pas contre nous est pour nous » !
Quelle formule ! Celui qui fait le bien n’est pas à craindre pas plus que celui qui est juste, droit et bon, même s’il ne fait pas partie de notre groupe et de ce qu’on pourrait appeler notre cercle de pratiquants. Car nous sommes tous créatures de Dieu et lui seul en finale est à même de sonder les reins et les cœurs.

Oui, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l’avenir, tout est à vous nous rappelle l’apôtre Paul, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu (1 Co 3,22-23).
Il saura bien rendre à chacun selon ses œuvres. Dès lors, une seule chose compte : Tout faire pour plaire à Dieu sans oublier jamais qu’il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père ! (Jn 14,2)

Cela ne veut pas dire pour autant que l’on peut tout faire, tout tolérer et laisser aller. « Tout m’est permis » dit aussi saint Paul, « mais tout n’est pas profitable ». 
Et il ajoute « tout m’est permis mais je ne me laisserai, moi, dominer par rien » (1 Co 6,12). Cela aussi est libérateur !

C’est donc bien en ce sens que parle également Jésus, dans la suite de l’Évangile d’aujourd’hui. Après l’avoir entendu faire preuve de large tolérance ne soyons donc pas surpris de le voir continuer, sur un ton plutôt sévère. Jésus ne peut accepter en effet que l’on scandalise et entraîne dans la chute un seul de ces petits qui croient en lui, en le poussant au mal, ou en le détournant de la lumière de l’Évangile.

Le mal ainsi commis, continue le Christ Jésus, ne mérite alors que d’être jeté au fond de la mer (cf. Mi 7,19). Tout ce que nous dit ensuite le Seigneur revient à nous montrer d’une manière fort imagée mais combien ferme, tant il nous aime, que nous devons tout mettre en œuvre pour fuir les occasions de faire le mal.

Retenir votre main, si elle vous pousse à mal agir ;
arrêter vos pas s’ils vous conduisent vers ce qui est répréhensible. Détourner vos yeux s’ils vous entraînent à convoiter injustement ou à condamner.

Ne voyons pas dans de tels propos ce qui relèverait d’un moralisme désuet et excessif, de la part du Seigneur Jésus. Il est sûr qu’il nous parle ici de façon tranchée ! Mais ce n’est pas nous que pourfend le glaive de sa parole. C’est entre le bien et le mal, le juste et le vrai, la lumière et les ténèbres, qu’il émonde nos sarments gourmands. Il nous montre aussi combien il est pris par le désir, le brûlant désir (Jn 15,6), de nous voir parvenir au bien qui seul peut nous épanouir en nous faisant éviter le mal qui ne peut que nous abîmer !
Ses paroles sont finalement combien éclairées et si joyeusement libératrices !

Comment ne pas pour finir, graver en notre cœur cette belle parole de saint Paul qui résonne pour chacun et chacune de nous, tout cela de façon admirable : « Ne te laisse pas vaincre par le mal sois vainqueur du mal par le bien » ! (Rm 12,21)


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

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