dimanche 20 décembre 2009

Avent 2009: Mon homélie...




Photo: Crèche de Noël: Gilles Lemieux
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J'ai eu de nombreux commentaires sur l'homélie que j'ai faite
cette fin de semaine à la Cathédrle et à Saint-Onésime;
j'ai donc pensé la rendre disponible sur mon blog
pour mes lectrices et lecteurs.
Voici:
(4e dimanche de l’Avent – 2009)

Chers amis,
À quelques jours de Noël, de ce texte d’évangile nous arrive une puissante rafale de joie et même d’allégresse. – Et on connaît ça les rafales par ici…
Le dictionnaire dit ceci du mot « allégresse » : une joie très vive
qui se manifeste souvent par des démonstrations collective et partagées.


Une récente traduction de la Bible utilise l’expression suivante: « L’enfant a bondi d’exaltation dans mon ventre ». Ici, ce n’est pas une joie tranquille, sereine, ou uniquement intérieure. C’est la joie qui éclate, qui se communique; un peu comme celle des mères d’hier et d’aujourd’hui qui sont toute fières d’annoncer cette bonne nouvelle: qu’elles portent en elles l’enfant vivement désiré.


Cette joie exubérante de Marie et d’Élisabeth repose sur quoi, en fait?  Sur leur foi.
« Le Seigneur fit pour moi des merveilles, dira Marie,… Il s’est penché sur son humble servante… ». C’est l’Esprit Saint qui est à l’origine de leur foi. C’est lui qui fait merveille. Il ouvre à la foi. Il rend sensible aux signes de la présence de Dieu. L’Enfant que Marie porte en son ventre est le Fils de Dieu. Voilà qui dépasse tout entendement et tout désir humain.


C’est cette foi qui provoque chez Marie la joie d’avoir non seulement son enfant, mais d’être indispensable dans le plan de salut de Dieu, même si ce rôle la dépasser complètement. Elle le découvrira tout au long de sa vie, de façon progressive, grâce à l’Esprit de Dieu qui l’habite et qui la fera cheminer.


Tantôt, mes amis, nous dirons Joyeux Noël, à bien du monde… À certains, nous souhaiterons un Joyeux Noël, malgré tout :malgré l’inquiétude de la maladie, malgré la tristesse d’un deuil récent, malgré les préoccupations familiales, malgré la solitude, malgré les dettes, malgré l’injustice sociale, malgré…  Pour que nos Joyeux Noël sonnent plus vrais, il faudrait peut être les enraciner ou leur donner du sens dans la foi.


Comme pour Marie, comme pour Élisabeth, la foi peut être, pour les croyantes et les croyants d’aujourd’hui, une source de joie et d’une joie qui se propage concrètement...
On peut déplorer la perte du sens religieux dans les célébrations festives de Noël. On peut bien bouder les rassemblements et les cadeaux obligés, où le cœur n’y est pas. On peut s’indigner devant la commercialisation excessive de la fête de Noël. Mais. au cœur de notre société d’aujourd’hui et de notre monde moderne, de quelle joie pouvons-nous témoigner, nous les gens de foi?


La foi est source d’espérance dans l’adversité, elle est réconfort dans l’épreuve, mais aussi source de joie dans l’accueil de notre Dieu qui se fait Enfant à Noël. En effet, mes amis, entrer dans le mystère de Noël, c’est accueillir dans notre coeur, souvent fatigué, parfois déçu ou blasé l’incroyable bonne nouvelle qu’un Dieu se fait l’un des nôtres, qu’un Dieu se fait lumière enfin pour éclairer notre nuit, notre vie, qu’un Dieu se fait enfant pour grandir avec nous.


Notre préparation spirituelle à Noël a cet effet de nous faire entrer plus profondément dans le mystère de l’Incarnation. C’est cette démarche intérieure, et souvent extérieure aussi, qui est porteuse de joie et de foi.


Je pense ici à des actions bien concrètes qui sont, je dirais, des « visitations" d’aujourd’hui : par exemple, cette équipe d’ex-professeurs du Collège-de-Sainte-Anne qui vont faire souper ma cousine Francine à chaque soir à l’hôpital d’Anjou; elle est atteinte de la sclérose en plaque depuis 25 ans; ils le font depuis plus de trois mois.


Je pense aussi à tous ces gens qui ont apporté des denrées ou de l’argent à la Guignolée de la Saint-Vincent de Paul de la paroisse. Grâce à eux, plus de cent paniers de provisions ont déjà été distribués aux plus démunis de nos deux paroisses.


Je pense encore à ces groupes comme les Chevaliers et le chœur Mouv’Anse qui vont chanter dans les maisons d’hébergement ou les centres hospitaliers…


Et bien d’autres actions encore… Au temps de Noël, on dirait que le monde est meilleur… Vous trouvez pas?


C’est peut-être ainsi que nous éveillerons la joie, malgré tout au cœur de notre monde et en nous. Alors, nous aussi, comme Marie, nous pourrons redire : « Je reconnais la grandeur du Seigneur, qui me transporte de joie, qui me sauve, je jubile ».


Et dans la joie, peut-être pourrons-nous chanter, comme Ginette Reno le fait si bien dans une chanson : « Je cherche ça depuis toujours, je cherche un grand Noël d’amour; Un grand Noël venu du Ciel » Alors réjouissons-nous! C’est Dieu qui vient…


Mes amis, souhaitons-nous aussi « Un grand Noël d’amour », comme celui d’Élisabeth et de Marie. Que Noël soit encore et toujours notre fête dans la foi! Amen.
(Diverses sources.)



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