mardi 9 mars 2010

Mon Carême 2010: Étaient-ils plus pécheurs?...

Bonjour!
Un ami, diacre en France - François Boute, à qui j'ai fait parvenir mon homélie
de dimanche dernier
m'a demandé de l'inscrire sur mon blogue. Le voici...
Mais pour le comprendre
il est nécessaire de lire au moins l'évangile de ce dimanche;
je le place tout de suite avant...
Bonne méditation!
Jean-Yves
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Luc 13, 1-9 - Un jour, des gens vinrent rapporter à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer pendant qu’ils offraient un sacrifice. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière. » Jésus leur disait encore cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : ’Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ?’ Mais le vigneron lui répondit : ’Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.’ »
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Homélie – 3e dimanche du Carême © - 6 et 7 mars 2010

Chers amis,
Les catastrophes naturelles ne manquent pas non plus de nos jours, on dirait bien... En janvier c’était le tremblement de terre en Haïti : Près d’un demi-million de morts, aux dernières nouvelles… On ne savait plus que faire de tant de morts!… Trop de misère… Trop de destruction...


Puis, il y a un peu plus d’une semaine, la terre a de nouveau tremblé, cette fois au Chili… De la désolation encore, des morts toujours, des gens à la rue qui ont peur, qui n’ont plus rien…


Et encore, une tempête subite avec des morts et des disparus sur les côtes de l’Europe…


Même nos jeux olympiques n’y échappent pas. Après la mort de ce jeune athlète de la luge, juste avant l’ouverture, c’était le décès de la mère de Joannie Rochette. « Une catastrophe », nous a dit la jeune fille… Nous étions bien d’accord avec elle… et derrière elle…


À la suite de ce tremblement de terre du 12 janvier, un pasteur américain a osé avancer que cette catastrophe d’Haïti était une punition de Dieu à cause d’un pacte fait par leurs ancêtres avec le diable et à cause de leurs péchés. Terrible de dire ça…


Dans nos propres médias, des gens nous disent parfois ne plus avoir la foi parce qu’ils n’en peuvent plus d’endurer ce Dieu qui laisse tout faire et qui fait souffrir : « Si c’est bien vrai, disent-ils, que Dieu a tout créé, comment se fait-il qu’il laisse aller sa création ainsi dans l’indifférence, comment se fait-il qu’il laisse tout détruire?»

Je sens que vous êtes à la veille de m’arrêter avec ma liste de malheurs… Et vous auriez tout à fait raison…


C’est ce qu’a fait Jésus en tout cas, comme on l’a vu dans l’évangile… « Convertissez-vous, nous demande-t-il, aujourd’hui… Changez votre façon de voir Dieu le Père!»


« Pensez-vous, continue Jésus, que c’est à cause de leurs péchés que des gens ont été tués par Pilate? Pensez-vous que c’est à cause de leurs péchés que ces dix-huit personnes sont mortes dans l’écroulement de la tour de Siloé? Non, cela n’a rien à voir. »


Écoutons comment Dieu le Père se présente lui-même à Moïse : « Je suis celui qui est », dit-il, je suis celui qui est avec vous, je suis celui qui est au milieu de vous. J’ai vu la misère de mon peuple. J’ai entendu ses cris. Je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer et le faire monter de cette terre vers une terre spacieuse et fertile, vers une terre ruisselante de lait et de miel » … N’est-ce pas une façon de dire : « vers une terre de bonheur.»…


Écoutons encore l’expérience de celui qui a écrit le psaume : « Le Seigneur est tendresse et pitié, il est lent à la colère et plein d’amour. Il pardonne toutes nos offenses.»


Voilà qui est notre Dieu. C’est en ce Dieu qui libère et qui sauve que je veux mettre toute ma foi…


Je l’ai vu notre Dieu en Haïti. Je l’ai vu dans ces gens venus de partout pour aider, pour soigner, pour consoler. Je l’ai vu à travers tous ces gens de partout dans le monde qui ont été touchés et qui ont fait parvenir leurs dons. Juste dans notre diocèse nous avons recueilli plus de 100,000$!


Je l’ai vu notre Dieu à l’aéroport de Montréal à l’arrivée des athlètes olympiques. Il était présent à travers ces résidents du petit village de Joannie Rochette venus l’accueillir. Presque toute la communauté était là pour accueillir Joannie qui vit un deuil immense. Il était là notre Dieu, présent dans leurs manifestations de tendresse.


Oui, il est grand et il est beau notre Dieu; il est présent à travers nos amitiés et nos amours, à travers notre tendresse et notre attention aux autres, à travers nos pardons…


C’est lui, notre Dieu, qui fait naître en nous l’espérance et c’est encore lui qui nous donne la vie; je n’en connais pas d’autre…


À la fin de l’évangile d’aujourd’hui, il y a encore cette merveilleuse parabole de la patience et de la bonté de Dieu. Ce vigneron qui demande au maître de la vigne un délai avant d’arracher l’arbre stérile, c’est Jésus lui-même. Il veut nous dire : « La conversion est recherche. C’est un long cheminement. C’est rarement un retournement de vie spectaculaire. Il y a bien des détours dans une existence. On ne se convertit pas en un jour… »


C’est vrai, chacun dans le champ de sa vie a sans doute un figuier stérile : Mais où est-t-il mon figuier à moi? Est-ce que je peux l’identifier? Ce temps qui nous est accordé, c’est une grâce… C’est du temps pour être attentif à l’appel de Dieu qui fait toujours les premiers pas…


Aussi, ne nous étonnons pas que les prières de l’Église fassent retentir pendant ce carême cet appel pressant à la conversion du cœur et invitent à la confiance. Dieu est fidèle, mes amis, il tient parole… Ne mérite-t-il pas toute notre confiance?
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Source : Diverses, principalement Denis Lepage, ptre.


Photo: Bernard Lecomte - France
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Bonne fin du jour!
Jean-Yves

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