lundi 6 avril 2020

Amen, amen, je te le dis : «Le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. » (314,690)

Bonjour!
Mardi 7 avril 2020


La croix de la montagne, à Saint-Pacôme
-----

   Mardi  de  la  Semaine  Sainte   

Fais nous devenir Seigneur
Des hommes, des femmes de la vérité et du droit
Des hommes, des femmes de bonté
Des hommes, des femmes du pardon
Rayonnants de Ta miséricorde
---

Voici la Parole de Dieu de ce jour


ÉVANGILE

« L’un de vous me livrera…
 Le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois » (Jn 13, 21-33.36-38)
Louange à toi, Seigneur,

Roi d’éternelle gloire !

Salut, ô Christ, notre Roi :

obéissant au Père ;
comme l’agneau vers l’abattoir,
tu te laisses conduire à la croix.
Louange à toi, Seigneur,
Roi d’éternelle gloire !

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,

au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples,

          il fut bouleversé en son esprit,

et il rendit ce témoignage :
« Amen, amen, je vous le dis :
l’un de vous me livrera. »
          Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras,
ne sachant pas de qui Jésus parlait.
          Il y avait à table, appuyé contre Jésus,
l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait.
          Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus
de qui il veut parler.
          Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus
et lui dit :
« Seigneur, qui est-ce ? »
          Jésus lui répond :
« C’est celui à qui je donnerai la bouchée
que je vais tremper dans le plat. »
Il trempe la bouchée,
et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote.
          Et, quand Judas eut pris la bouchée,
Satan entra en lui.
Jésus lui dit alors :
« Ce que tu fais, fais-le vite. »
          Mais aucun des convives ne comprit
pourquoi il lui avait dit cela.
          Comme Judas tenait la bourse commune,
certains pensèrent que Jésus voulait lui dire
d’acheter ce qu’il fallait pour la fête,
ou de donner quelque chose aux pauvres.
          Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt.
Or il faisait nuit.

          Quand il fut sorti, Jésus déclara :

« Maintenant le Fils de l’homme est glorifié,

et Dieu est glorifié en lui.

                   Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu aussi le glorifiera ;
et il le glorifiera bientôt.

                   Petits enfants,

c’est pour peu de temps encore

que je suis avec vous.

Vous me chercherez,
et, comme je l’ai dit aux Juifs :
“Là où je vais,
vous ne pouvez pas aller”,
je vous le dis maintenant à vous aussi. »

          Simon-Pierre lui dit :

« Seigneur, où vas-tu ? »

Jésus lui répondit :

« Là où je vais,
tu ne peux pas me suivre maintenant ;
tu me suivras plus tard. »
          Pierre lui dit :
« Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ?
Je donnerai ma vie pour toi ! »
          Jésus réplique :
« Tu donneras ta vie pour moi ?
Amen, amen, je te le dis :
le coq ne chantera pas
avant que tu m’aies renié trois fois. »


                        – Acclamons la Parole de Dieu.

-----
Commentaire...

Par le lavement des pieds et l’institution de l’Eucharistie, Jésus vient de manifester l’extrême de l’amour qui motive le don de sa vie comme Serviteur pour le salut des hommes.

Face à cela, les personnages du « disciple bien-aimé » et de Judas représentent deux attitudes possibles.
Le premier nous est décrit comme vivant d’une intimité toute particulière avec le maître. Il se blottit dans le cœur de Jésus comme Jésus est lui-même caché dans le cœur du Père.
Littéralement, nous lisons que « le disciple que Jésus aimait » « était couché dans le sein de Jésus », reprise de la formule que nous trouvons en Jn 1, 18 pour décrire la relation de Jésus avec son Père.
Autrement dit, il est tout accueil au don du Seigneur et il a bien perçu que son cœur en est la source, ce cœur qui sera transpercé et duquel jailliront l’eau qui purifie et le sang qui donne la vie, ce cœur qui est la porte ouverte vers une relation restaurée et renouvelée avec notre Père du ciel.
Si Jésus lui confie qui va le livrer c’est sans doute parce qu’il sait que chez lui, qui lui est si proche et si ajusté, cela ne suscitera aucune haine mais au contraire une compassion à l’image de celle qui habite son propre cœur.
Décidément, le cas de Judas est bien étrange et bien troublant. N’avait-il pas d’autre choix que de trahir le maître pour permettre à son salut de s’accomplir ? Etait-il prédestiné à cela? Et s’il n’avait pas trahi, y aurait-il eu un autre apôtre pour le faire ?
Autant de questions, nous le pressentons, qui resteront sans réponses. La seule chose que nous pouvons affirmer de façon sûre est qu’il est hors de question que les acteurs du drame de l’arrestation, du procès et de la mort de notre Seigneur aient été de simples marionnettes entre les mains de Dieu.
La Passion est un tout auquel ont concouru un ensemble de libertés : Pilate, les juifs qui lui livrèrent le Seigneur, Judas aussi.
Si Dieu avait besoin de supprimer la liberté de l’homme pour arriver à son dessein de salut, pourquoi alors n’aurait-il pas pu empêcher tout simplement l’homme de pécher dès les origines ?
Pour en revenir à notre passage d’évangile, c’est donc bien librement que Judas a trahi Jésus. Sa réaction au geste du Seigneur à son égard le dit bien.
En effet, offrir une bouchée de pain après l’avoir trempée dans le plat était le geste que le Maître de maison se réservait pour honorer tout particulièrement un hôte de marque.
Et Judas a bien perçu l’intention du Seigneur puisque saint Jean nous précise que c’est quand il « eut pris la bouchée, que Satan entra en lui ». Autrement dit, au moment où Jésus invite une dernière fois Judas à accueillir le don de son amour, lui qui avait été choisi comme tous les autres apôtres pour « être avec lui », ce dernier décide de s’en couper définitivement.
Dès lors, il ne peut que s’éloigner dans la ténèbre de la nuit : « quand il eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ; il faisait nuit », nous dit saint Jean…
Pierre trahira lui aussi Jésus mais à la différence de Judas, il ne sortira jamais de la présence du Seigneur.
Il ne se dérobera pas au regard miséricordieux du maître après que le coq aura chanté trois fois : « Se retournant, Jésus posa son regard sur Pierre ; et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite. Il sortit et pleura amèrement » (Lc 22, 61-62).
Seigneur, peut-être ne sommes-nous pas capables de te suivre aussi fidèlement que ton disciple bien-aimé.
Mais s’il nous arrivait de te trahir, fais-nous la grâce de ne jamais nous entêter dans la nuit de notre péché et de savoir reconnaître notre faute en confessant ton infinie miséricorde toujours disponible.

Abbé Philippe Link - Merci!

-----

Quelques pensées...

«Dieu ne choisit pas des gens capables 
mais il rend capables ceux qu'il choisit.»
(Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec)

Eh oui, on le voit ces jours-ci...
Les belles réflexions et les beaux textes viennent de partout...
Par ton baptême tu es prêtre, prophète et roi:
- Prêtre: tu peux parler à Dieu... et écoute un peu...
-Prophète: tu peux professer, dire ta foi...
-Roi (ou reine): tu es en service dans le royaume de Dieu 
(le monde d'aujourd'hui...)
-----

«Chaque homme (femme) est un véritable sanctuaire de Dieu,
 et doit être traité avec le plus grand respect 
et la plus grande affection, surtout quand il se trouve dans le besoin.»
(Benoît XVI)
-----

«Demandons la grâce de persévérer dans le service. 
Parfois avec des dérapages, des chutes,
 mais au moins avec la grâce de pleurer comme Pierre a pleuré.»
(François, pape) 

«Quand le bonheur frappe à ta porte,
 il faut lui offrir un siège tout de suite.»
(Auteur inconnu)
-----

«Toi mon ami, crois-tu vraiment 
qu'un jour il y eut un homme
 marchant pieds nus et les cheveux au vent,
 parlant d'amour et de paix...
(Donat Lacroix)
-----

Bonne journée!
Jean-Yves
*

Restez à la maison
Ça va bien aller

Aucun commentaire: