samedi 4 avril 2020

L'entrée de Jésus à Jérusalem et sa Passion... / (315,370)

Bonjour!



Dimanche le 5 avril 2020
DIMANCHE DES RAMEAUX ET DE LA PASSION
Parole de Dieu

ENTRÉE MESSIANIQUE

(Mt 21, 1-11)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
    Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem,

arrivèrent en vue de Bethphagé,

sur les pentes du mont des Oliviers.
Alors Jésus envoya deux disciples
            en leur disant :
« Allez au village qui est en face de vous ;
vous trouverez aussitôt une ânesse attachée
et son petit avec elle.
Détachez-les et amenez-les moi.
    Et si l’on vous dit quelque chose,
vous répondrez :
‘Le Seigneur en a besoin’.
Et aussitôt on les laissera partir. »
    Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète :
    Dites à la fille de Sion :
Voici ton roi qui vient vers toi,
plein de douceur,
monté sur une ânesse et un petit âne,
le petit d’une bête de somme.

    Les disciples partirent

et firent ce que Jésus leur avait ordonné.

    Ils amenèrent l’ânesse et son petit,
disposèrent sur eux leurs manteaux,
et Jésus s’assit dessus.
    Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ;
d’autres coupaient des branches aux arbres
et en jonchaient la route.
    Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient
criaient :
« Hosanna au fils de David !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux ! »
    Comme Jésus entrait à Jérusalem,
toute la ville fut en proie à l’agitation,
et disait :
« Qui est cet homme ? »
    Et les foules répondaient :
« C’est le prophète Jésus,
de Nazareth en Galilée. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.
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(Chant...)
Hosanna, hosanna !
Tu es le Roi, le Sauveur
À Toi la gloire et l’honneur
Hosanna, hosanna !
Nous T’accueillons parmi nous
Sois le bienvenu, ô Jésus


---+---
(+ L'Évangile selon saint Matthieu...)

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Commentaire...
  • Il est d’usage, lors du dimanche des Rameaux, de rentrer en procession dans l’église pour commémorer l’entrée de Jésus à Jérusalem.
    Dans l’Evangile proclamé juste au début de la procession, Jésus est désigné comme « Celui qui vient au nom du Seigneur » pour restaurer enfin la royauté promise à David pour sa descendance.
    Jésus est donc bien le Messie attendu par Israël, ce roi humble, juste et victorieux, qui restaurera la cité sainte de Jérusalem.
    En lui se réalise pleinement la prophétie messianique de Zacharie ; « Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un ânon tout jeune » (Za 9, 9).
    L’atmosphère qui ressort du récit évangélique est joyeuse et festive, et derrière les chants d’acclamations qui accompagnent l’entrée du Christ dans la ville sainte s’annonce déjà son triomphe définitif sur la mort et le péché durant la nuit pascale.
    L’espérance d’être sauvés et de ressusciter avec lui pour vivre dans la Patrie céleste de sa vie divine se trouve ainsi mise devant nos yeux.
    Mais le climat change avec les lectures de la messe qui mettent en relief les conditions nécessaires pour que ce triomphe puisse s’opérer.
    Comme le dit Saint Bernard : « Si la gloire céleste se trouve présentée dans la procession, dans la messe se trouve manifestée quelle route nous devrons emprunter pour la posséder ».
    Cette route que nous pouvons contempler dans la personne même du Christ est celle de l’abaissement et de l’humilité, celle de l’obéissance filiale, de l’abandon entre les mains du Père, celle du don total par amour jusqu’à mourir sur la Croix.
    L’hymne de l’épître aux Philippiens (Cf. 2ème lecture) est peut-être le passage qui nous décrit cela de la façon la plus aboutie : « Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur.
    Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. »
    Oui, Jésus est bien le Messie – Serviteur souffrant, annoncé par le prophète Isaïe, qui ne s’est pas révolté, qui ne s’est pas dérobé ; qui a présenté son dos à ceux qui le frappaient, et ses joues à ceux qui lui arrachaient la barbe ; qui n’a pas protégé son visage des outrages et des crachats (Cf. 1ère lecture).
    Mais c’est par ses souffrances que nous sommes sauvés, souffrances qui ne sont que le prolongement de son acte d’obéissance parfaite au Jardin des Oliviers.
    Car c’est bien là que se joue notre salut. En communiant humainement à la volonté divine du Père, Jésus rétablit notre nature humaine dans une relation filiale avec le Père, filiation qui avait précisément été refusée dans l’acte même du péché originel.
    En choisissant d’entrer dans sa Passion et de la vivre jusqu’au bout, il exprime son abandon total entre les mains de son Père. Par le « oui » qu’il donne humainement à un moment où la délibération de tout homme serait infléchie au maximum vers le refus, Jésus nous sauve en accomplissant dans une nature humaine l’existence filiale parfaite.
    Nous touchons ici le paradoxe de tous les paradoxes. Comment, le Fils de Dieu pourrait-il nous sauver au travers d’une telle vulnérabilité ? Cela nous ne pourrons le comprendre qu’au pied de la Croix, après avoir suivi Jésus durant sa Passion.
    Alors avec le Centurion romain, ce païen, nous pourrons confesser : « Vraiment cet homme était Fils de Dieu » (Mt 27, 54). Ce n’est qu’après que la Passion avec ses violences, ses délations, trahisons et défections, ait fait s’écrouler toutes les fausses idées humaines que nous avions pu projeter sur la messianité de Jésus, que nous pourrons réellement découvrir dans la foi le mystère de sa personne et de sa mission pour y adhérer de toute notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force.
    La foule en liesse s’est amassée pour saluer Jésus qui entrait à Jérusalem. Mais la même foule qui criait « Hosanna » et « Béni soit celui qui vient » criera « Crucifie-le » ! Il y a dans la vie des moments où il est facile de se laisser entraîner à suivre et à acclamer Jésus. Le Dimanche des Rameaux fait partie de ces moments.
    Mais saurons-nous reconnaître le visage du Christ dans notre quotidien ? Le suivrons-nous lorsque ce choix impliquera de porter la Croix ? Les textes de ce dimanche nous invitent à nous interroger sur notre attachement au Christ.
    Nous le reconnaissons et l’acclamons comme notre Roi, notre Sauveur, notre Rédempteur. Notre attitude devant la Croix, quand elle se proposera à nous, sera pourtant révélatrice de ce que représentent réellement pour nous ces titres que nous lui attribuons. Suivre le Roi d’humilité implique d’avancer sur le chemin de l’amour et du don total de soi.
    Sans prétendre y arriver tout de suite, nous ne devons pourtant pas perdre de vue cette finalité et prendre les moyens pour la rejoindre.
    Les textes de ce jour nous apprennent que le plus fondamental peut-être c’est d’entrer toujours davantage dans la même intimité, la même communion de volonté avec Jésus que celle qu’il entretenait avec son Père.
    C’est une invitation à prier toujours plus et toujours plus intensément. C’est, en effet, dans la prière seule, comme Jésus à Gethsémani, que nous trouverons la force de choisir et non pas de subir nos croix dans le don total de nous-mêmes.
    L’enjeu est de taille car c’est ici que se joue l’avènement du Royaume de Dieu.
    Seigneur, fais-nous la grâce, durant cette semaine sainte, d’être renouvelés dans notre attachement à ta personne. Fais-nous la grâce de savoir te contempler et t’écouter dans ta Passion, t’écouter parler à notre cœur, t’écouter nous dire : « Tu comptes beaucoup pour moi.

    Abbé Philippe Link - Merci!

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Sauve-toi toi-même !



Oui parfois, nous vit cette envie folle de nous sauver, de partir et de quitter ce cauchemar éveillé. Certains ont même cru qu’il suffisait de prendre simplement sa voiture pour se sauver.
Mais aujourd’hui, personne n’échappe plus à ces vagues successives qui balaient nos certitudes d’hier.
Se sauver. Mais de quoi ?

Pour les passants de l’Évangile, ceux qui sont là par hasard, qui ricanent avec des « y-a qu’à » et des hochements de tête, « se sauver » c’est attendre l’inédit, le sensationnel pour sortir du quotidien.
« Tu te sauves, tu nous surprends :
alors nous te ferons roi ! »
Pour les grands prêtres et les responsables de tous ordres, ceux qui se sentent menacés dans leur crédibilité et leur pouvoir, « se sauver » c’est sauvegarder le système en place et, avec eux, sauver la nation.
« Tu te sauves, tu nous mets devant nos erreurs :
alors nous croirons en toi ! »
Pour les deux condamnés crucifiés avec lui, ceux qui savent que leurs projets s’arrêtent ici, « se sauver » c’est une lueur, inimaginable, fragile comme une mèche qui fume encore ; mais il faut un sacré courage pour l’entrevoir dans cette nuit qui tombe. « Tu te sauves, tu le fais aussi pour nous :
alors tu nous sauves avec toi ! »
Et Jésus n’a rien répondu. Ou plutôt si ! Mais il a crié si fort, par ses mains, ses pieds et tout son corps en croix, qu’ils étaient les seuls à pouvoir imaginer l’impensable : cet homme, agonisant comme eux, était le seul encore capable de les sauver ! Parce qu’il y avait ce lien extrême dans la souffrance qui maintenant les reliait tous entre eux. C’est peut-être pour cela que Jésus ne s’est pas sauvé tout seul, parce qu’il voulait nous sauver tous, en endurant tout. Personne ne peut se sauver tout seul, pas même le Fils de Dieu – surtout pas lui ! – car Dieu n’est qu’amour.
Jacques Béchet, diacre - Diocèse de Créteil, France - Merci!



Bon dimanche!
Bonne Semaine Sainte!
Jean-Yves

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