vendredi 17 avril 2020

« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson »


Bonjour!
Vendredi 17 avril 2020



Voici un magnifique texte de Mireille Bergès - France. 
Ce texte était lu ce matin par l'évêque 
du diocèse français de Pamiers - Couserans et Mirepoix. 
- J'ai voulu vous le partager... 
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POESIE MACONNIQUE : JE N'EXIGE DE MA VIE QU'UNE TOUTE PETITE CHOSE ...


Ma vie...
«J'ai eu vingt ans et bientôt trente,
les quarante ont suivi et aussi les cinquante,
avec quelques unités pour perturber les comptes.
J'ai lu des magazines qui parlaient de mes rides,
de bouchers qui taillaient dans les bides
et remontaient des seins à la file
comme dans les usines pour les automobiles.
Rester jeune, peu importe le prix !
Info, intox, il paraît même que le botox...
Alors, là, moi, j'dis stop.
Remonter le temps? Avoir encore vingt ans ?
Ça va pas, non ? Tu sais quoi ? J'ai pas le temps !

Demain, dans un mois, dans un an,
j'irai me balader pas très loin sur la plage
et je ramasserai des galets arrondis
que je colorierai aux couleurs du bonheur.
Je lirai des légendes, écouterai des contes
et puis les offrirai à qui voudra entendre.
Je me ferai des amis, au hasard
sur la toile, dans la rue ou au bar;
on discutera jusqu'au bout de la nuit
de la vie, de l'amour et de la mort aussi.

Demain, dans un mois, dans un an,
j'aurai les bras câlins de mes petits enfants
à mon cou enroulés pour mieux me protéger.
Mes enfants seront là et nous nous sourirons,
heureux d'avoir su traverser sans sombrer
les tempêtes, les naufrages et puis quelques orages.
Il m'arrivera encore de chanter, de danser
et de me régaler de gâteaux, de bonbons,
de p'tits plats mijotés
sans penser aux kilos ou bien à ma santé.

Demain, dans un mois, dans un an,
Je sortirai la nuit avec tous les hiboux
et verrai le soleil sur la mer se lever.
Je marcherai longtemps en goûtant le silence
J'aimerai les odeurs de la mousse en automne
et du foin en été
et le chant des cigales et le soleil brûlant.
J'écouterai toujours le malheur qui se plaint.
J'éprouverai encore les bouffées de colère
face à la bêtise et la haine étalées.
Jamais ni l'injustice ni l'infamie je n'accepterai
et lèverai en l'air, mon poing avec rage.

Demain, dans un mois, dans un an...
Et si la mort survient,
car elle survient toujours, la garce,
elle me trouvera debout, occupée et ridée.»

Mireille Bergès...

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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-14)
Alléluia. Alléluia.

Voici le jour que fit le Seigneur,

qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,

Jésus se manifesta encore aux disciples

sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
Jésus leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
Jésus leur dit :
« Apportez donc de ces poissons
que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
Jésus s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.

C’était la troisième fois

que Jésus ressuscité d’entre les morts

se manifestait à ses disciples.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Parmi les acteurs de ce récit, on s’étonne de ne trouver que sept apôtres au lieu des onze attendus.
Sept pécheurs du lac de Galilée parmi lesquels l’évangéliste a soin de nommer les disciples de la première heure : Simon Thomas, Nathanaël, Jacques, Jean et deux autres dont nous ignorons le nom.
Peut-être ces cases sont-elles laissées vides pour nous permettre de nous insérer personnellement dans le récit ?
Pourtant ce n’est pas à un simple flash-back sur le temps des origines auquel nous convie l’évangéliste : ces artisans-pêcheurs sont spécifiés comme étant des « disciples ».
Le double nom – Simon-Pierre – et le contexte d’une pêche miraculeuse, font écho à l’appel de celui qui deviendra le chef du collège apostolique.
Le récit en Luc 5, 1-11 se termine par cette parole prophétique de Jésus adressée à son apôtre : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras » (Lc 5, 10).
Et l’évangéliste d’ajouter : « Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 11).
Rien ne nous autorise à penser que Simon-Pierre et ses compagnons seraient revenus sur cette décision. Nous pouvons donc interpréter la pêche nocturne en Jean 21 comme la description symbolique du travail d’évangélisation – comme le confirme d’ailleurs le nombre de poissons capturés en jetant le filet de la Parole sur l’ordre de Jésus : le chiffre « cent cinquante-trois » correspond au total des nations connues à l’époque de la rédaction du quatrième évangile.
Ainsi donc derrière le langage symbolique de la pêche, il nous faut entendre l’annonce de la Parole. Cependant, contre toute attente, les efforts des disciples demeurent mystérieusement stériles.
Pourtant, ils connaissent leur « métier » : n’ont-ils pas été à l’école du Seigneur lui-même ?
On imagine sans peine le désarroi de ces hommes devant la fin de non-recevoir qu’opposent leurs interlocuteurs à leurs efforts d’évangélisation. Le Seigneur les aurait-il abandonnés ? L’Esprit se serait-il retiré ?
Un indice se trouve sans doute dans le fait qu’il n’est question de Jésus que dans la seconde partie du récit ; avant son apparition sur la rive au petit jour, les disciples ne font aucune référence ni au Seigneur, ni à l’Esprit Saint.
C’est Simon-Pierre qui prend l’initiative de la mission, un peu comme il le faisait alors qu’il était encore marin-pêcheur.
Il semble vouloir aborder la campagne d’évangélisation à la manière dont il menait ses affaires professionnelles, c’est-à-dire ne comptant que sur son savoir-faire. La conséquence ne se fait pas attendre : l’équipe est dans la « nuit » et ses efforts sont stériles.
Tout va changer dès lors que les disciples se laissent interpeller par la présence du mystérieux personnage qui les sollicite depuis le rivage.
En fait « Jésus était là » ; entendons : il avait toujours été là, mais les disciples ne pouvaient le percevoir, car leur attention n’était plus focalisée sur lui.
On s’imagine sans peine que devant l’échec de leurs efforts, ils ont fini par se mettre en cause et se sont tournés vers le ciel.
Du coup ils ont retrouvé la lumière, et « au lever du jour », ils ont aperçu le Maître, sans toutefois le reconnaître immédiatement.
Disons qu’ils ont retrouvé la paix du cœur, la lumière de l’Esprit Saint ; mais là où est l’Esprit, là est le Seigneur.
La jeune Eglise fait l’apprentissage de l’écoute intérieure de l’Esprit de son Seigneur ; elle ne « sait pas immédiatement que c’est Jésus » qui leur parle à travers le Paraclet, mais elle découvre que lorsqu’elle est docile à cette voix, ses efforts sont couronnés d’un succès tellement disproportionné, qu’il est évident que Dieu est à l’œuvre avec elle et en elle.
« Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : “C’est le Seigneur !” Quand Simon-Pierre l’entendit déclarer que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau ».
Le pêcheur redevient disciple en se couvrant du vêtement de la foi, qu’il avait déposé en reprenant les choses en main, et adopte l’attitude juste : il fait confiance dans un acte d’abandon de tout son être.
Simon retrouve son identité nouvelle, il redevient « Pierre », celui-là même qui « rempli de l’Esprit Saint, » déclarera aux chefs du peuple et anciens qui l’interrogent sur la guérison du paralytique : « Sachez-le, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël : c’est grâce au nom de Jésus le Nazaréen, crucifié par vous, ressuscité par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là devant vous, guéri.
Ce Jésus, il est la pierre que vous aviez rejetée, vous les bâtisseurs, et il est devenu la pierre d’angle. En dehors de lui, il n’y a pas de salut. Et son nom, donné aux hommes, est le seuil qui puisse nous sauver » (1ère lect.).
C’est au cours du repas préparé par le Maître, que les disciples découvrent vraiment l’identité de l’Inconnu : « Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson » ; le singulier de ce dernier terme contraste avec les « cent cinquante-trois » poissons tirés sur le rivage, qui représentent la multitude des sauvés.
Mais tous les hommes de toutes races, langues et nations ne sont-ils pas appelées à ne former qu’un seul Corps en partageant le même et unique Pain ?
C’est dans l’Eucharistie que l’Eglise se constitue, se structure ; c’est dans l’Eucharistie qu’elle se retrouve et refait son unité.
C’est de l’Eucharistie qu’elle est envoyée pour récolter ce qu’elle n’a pas planté, moissonner ce qu’elle n’a pas semé.
Seigneur donne-nous d’être assez humbles pour ne pas nous approprier ce que tu nous confies ; apprends-nous à ne pas confondre efficacité et fécondité.
Et si nous nous sommes égarés, accorde-nous de savoir interpréter les temps de stérilité comme un appel à revenir à toi pour te laisser reprendre l’initiative dans nos vies personnelles, familiales ou communautaires.
“En dehors de toi, il n’y a pas de salut ; ton nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver” (1ère lect.) : fais que nous demeurions toujours soumis à ton saint Nom, et que nous demeurions unis à toi en ton Eucharistie, car hors de toi, nous ne pouvons rien faire (Jn 15, 5).

Abbé Philippe Link - Merci!

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Cette photo a été prise la chute, à Saint-Pascal de Kamouraska.
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«Avant d'être meilleur que les autres,
 j'ai le goût d'être le meilleur de moi.»
(François Gervais)
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Et je vous partage, pour terminer 
cette belle prière que j'ai trouvée sur un site français...

  Prière

Toi qui fais toutes choses nouvelles

Seigneur, toi qui fais toutes choses nouvelles,
quand passe le vent de l’Esprit,
viens encore accomplir tes merveilles
aujourd’hui.


Donne-nous la grâce d’une écoute libre,
sans préjugés, sans interprétations hâtives
et sans crainte.


Donne-nous de discerner
dans la parole des autres
ce qui pourrait être une invitation
à inventer, à oser, à créer.


Donne-nous la grâce d’un regard
libre et renouvelé,
qui ne s’arrête pas à la surface des choses,
à l’image que nous avons des autres,
ni au souci de notre propre image.


Donne-nous la grâce d’une intelligence libre,
ouverte, aventureuse,
capable de replacer toutes choses
dans un contexte plus large,
sans esprit de système,
sans désir de puissance.


Donne-nous la grâce d’une parole libre
toujours respectueuse des autres ;
donne-nous d’offrir aux autres
une présence qui délivre.


Donne-nous l’audace de projets ambitieux
et la patience de la mise en œuvre.
Délivre-nous de l’instinct du propriétaire
sur les projets que nous formons.

Cela, nous ne pouvons le recevoir
que de Toi.



Françoise Le Corre
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En 1990 Michel Quoist écrivait:

"L'humanité est en pleine mutation."
Et 30 ans plus tard...
Il pourrait écrire encore la même chose...
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Bonne journée!
Jean-Yves 


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