mercredi 8 avril 2020

« L’un de vous va me livrer » / .(315,865)

Bonjour!
Mercredi 8 avril 2020



Cette photo de la croix de chemin m'a été envoyée 
par mon ami François Boute, diacre en France. Merci!
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Hier, en temps ordinaire, nous aurions vécu la messe chrismale 
à la cathédrale de Sainte-Anne;
 c'est la messe où les personnes consacrées et engagées 
renouvellent leurs promesse de fidélité à Dieu: les prêtres, 
les diacres, les agentes de pastorale et l'évêque. 
C'est la messe où l'évêque consacre les saintes huiles 
devant servir à l'administration des sacrements 
dans les paroisses et les centres hospitaliers... 
Cette messe sera sans doute reprise plus tard sous une autre forme...
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Parole de Dieu du Mercredi Saint...

ÉVANGILE

« Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit ; mais malheureux celui par qui il est livré ! » (Mt 26, 14-25)
Louange à toi, Seigneur,

Roi d’éternelle gloire !

Salut, ô Christ notre Roi :
obéissant au Père,
comme l’agneau vers l’abattoir
tu te laisses conduire à la croix.
Louange à toi, Seigneur,
Roi d’éternelle gloire !

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,

          l’un des Douze, nommé Judas Iscariote,

se rendit chez les grands prêtres
          et leur dit :
« Que voulez-vous me donner,
si je vous le livre ? »
Ils lui remirent trente pièces d’argent.
          Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable
pour le livrer.

          Le premier jour de la fête des pains sans levain,

les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus :

« Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs
pour manger la Pâque ? »
          Il leur dit :
« Allez à la ville, chez untel,
et dites-lui :
“Le Maître te fait dire :
Mon temps est proche ;
c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque
avec mes disciples.” »
          Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit
et ils préparèrent la Pâque.

          Le soir venu,

Jésus se trouvait à table avec les Douze.

          Pendant le repas, il déclara :
« Amen, je vous le dis :
l’un de vous va me livrer. »
          Profondément attristés,
ils se mirent à lui demander, chacun son tour :
« Serait-ce moi, Seigneur ? »
          Prenant la parole, il dit :
« Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi,
celui-là va me livrer.
                   Le Fils de l’homme s’en va,
comme il est écrit à son sujet ;
mais malheureux celui
par qui le Fils de l’homme est livré !
Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né,
cet homme-là ! »
          Judas, celui qui le livrait,
prit la parole :
« Rabbi, serait-ce moi ? »
Jésus lui répond :
« C’est toi-même qui l’as dit ! »

                 – Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Alors que Judas mène ses tractations secrètes avec les chefs des prêtres, Jésus révèle au grand jour leur complot : « L’un de vous va me livrer ».
Judas marchande avec les ennemis du Seigneur sur le prix de sa trahison ; Jésus annonce qu’il livre sa vie gratuitement : « Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne » (Jn 10, 17).
Judas est à l’affût d’une occasion favorable pour livrer son Maître ; Notre-Seigneur prend l’initiative et déclare : « Mon temps est proche. L’heure est venue : voici que le Fils de l’homme va être livré aux mains des pécheurs » (Mc 14, 41).
Les hommes tendent leurs filets, croyant saisir Jésus à l’improviste, mais ils n’auraient aucun pouvoir sur lui, si cela ne leur avait pas été donné d’en haut (cf. Jn 19, 11).
Certes, « il vient le Prince de ce monde », c’est lui qui est déjà à l’œuvre à travers ces complots mortels ; « mais il n’a aucun pouvoir » sur Jésus (cf. Jn 14, 30).
Notre-Seigneur, parfaitement uni à son Père dans l’Esprit, maîtrise le déroulement des événements qui conduisent à un rythme accéléré vers la Passion.
Cette maîtrise n’est cependant pas en vue d’une « reprise en main » d’une initiative qui lui aurait échappé.
Jésus n’utilise la connaissance infuse qu’il possède sur l’évolution du drame, que pour consentir librement à chaque étape de son déroulement, pour répondre à chaque action négative menée contre lui, par une parole d’amour sur laquelle la vague déferlante de haine vient s’écraser sans parvenir à l’ébranler.
La dernière Pâque préfigurative que le Maître a célébrée au milieu des siens, et au cours de laquelle il a institué l’Eucharistie, devait être pénétrée à la fois d’une profonde joie et d’un recueillement empreint de tristesse.
Joie du Seigneur, pleinement conscient qu’il s’apprête à sauver le monde ; tristesse à la pensée du désarroi que son départ va causer dans le groupe des disciples ; tristesse en raison de la souffrance que sa Passion va causer à ceux qu’il aime, en particulier bien sûr sa Mère ; tristesse devant la trahison de son apôtre qu’il avait choisi avec amour, et que jusqu’au bout il aura entouré d’une tendresse toute particulière afin qu’il ne sombre pas, même après avoir commis l’irréparable.
Si Jésus avertit ses apôtres : « Amen je vous le dis : l’un de vous va me livrer », ce n’est pas pour jeter le trouble, ni invoquer sur lui l’apitoiement.
Mais pour avertir les disciples de tous les temps des ruses de l’ennemi qui rôde comme un lion, cherchant qui dévorer (cf. 1 P 5, 8). Ce qu’il suggère dans les ténèbres, Jésus le révèle au grand jour afin que nous puissions nous appuyer sur cette connaissance pour combattre victorieusement « fermes dans la foi » (Ibid.).
Il y a mille manières de trahir. En vendant son Maître, c’est-à-dire en le trahissant ouvertement et en rompant le lien de compagnonnage avec lui ; en décriant publiquement sa doctrine, son style de vie, sa personne, son Eglise.
Mais cela peut se faire aussi plus subtilement, en diluant son message, en consentant à des compromissions, en relativisant le caractère surnaturel et unique de la révélation qu’il nous apporte, en mélangeant sa doctrine avec des apports d’autres traditions avec lesquelles l’Evangile est mis sur un pied d’égalité…
« Serait-ce moi, Seigneur ? » demandons-nous, attristés et inquiets. « C’est toi qui l’as dit ! »
Poser la question trahit que nous nous sentons concernés, et pour cause : qui n’a pas été tenté par les interprétations réductrices de la foi, ou par le syncrétisme tellement prisé de nos jours ?
Souvenons-nous que jamais Jésus n’a retiré son amour à Judas : au moment où celui-ci le trahissait par un baiser, c’est du nom de « mon ami » qu’il l’a accueilli (Mt 26, 50).
Quelque soit notre parcours, revenons de tout notre cœur à celui qui nous attend, pour nous combler de sa grâce.
Non, le Christ n’est pas un « produit » parmi d’autres dans le supermarché du « spirituel » ; il est l’unique Sauveur de tous les hommes, car « nul ne connaît le Père sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler ».
Tout notre pèlerinage sur terre n’a d’autre finalité que de découvrir son visage, de naître à la vie divine par la foi qui nous unit à lui dans une communion d’amour, et de le suivre dans l’espérance de le rejoindre bientôt dans la maison du Père.
Non, la foi n’est pas une option secondaire et l’apostasie un simple changement de parcours dans une quête spirituelle subjective et strictement privée : « Malheureux l’homme par qui le Fils de l’homme est livré !
Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né ! » Il nous faut entendre ce cri de douleur de l’amour rédempteur : « Qu’il est malheureux celui qui, ayant rencontré son Sauveur, s’en détourne pour prendre d’autres voies.
Qu’il est à plaindre celui qui est rené d’eau et d’Esprit, mais qui oublie son baptême, le considère comme peu de choses : il aurait mieux valu pour lui qu’il ne soit pas né dans les eaux baptismales et qu’il ne soit pas marqué par le sceau du saint chrême, car son ignorance aurait plaidé en sa faveur, alors que maintenant sa négligence, sa tiédeur et son ingratitude l’accusent ».
Pourtant il n’est jamais trop tard : « Il est proche celui qui me justifie » (1ère lect.).
Un seul regard de foi vers celui que nous avons transpercé suffit à libérer sa miséricorde et à nous guérir de la blessure de la trahison.
« Car le Seigneur écoute les humbles, il n’oublie pas les siens emprisonnés. Aussi je louerai le nom de Dieu par un cantique, je vais le magnifier, lui rendre grâce pour sa patience et sa miséricorde. Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête : “Vie et joie à vous qui cherchez Dieu” (Ps 68) ».
Puisque tu as voulu, Seigneur, que ton Fils fût crucifié pour nous afin de nous arracher au pouvoir de Satan, mets en œuvre ta miséricorde, pour qu’en célébrant la Passion de ton Fils, nous entrions dans son mystère d’amour et puissions recevoir la grâce de la résurrection.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Intérieur de l'église de l'abbaye Val-Notre-Dame,
 là où est présentement notre évêque émérite:
 Mgr Yvon-Joseph Moreau.
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«Aimer, c'est posséder assez de confiance 
pour ne jamais avoir peur de pardonner.»

«À qui pourrions-nous apporter la joie 
que nous en portons pas en nous-même?»

«Personne ne nous aime à notre place.»
(François Gervais)
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Portons-nous les uns les autres dans la prière.
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Hier nous avons eu  plus de 175 visites... Merci d'être là!
Prions pour les personnes victimes du coronavirus.
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Vous pouvez me faire parvenir des belles photos à l'adresse suivante:
jyfortin2@hotmail.com


Bonne journée!
Jean-Yves 

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