samedi 7 août 2010

Ton trésor?... /Homélie de Jean-Yves...

Bonjour!


Cathédrale de La Pocatière


La Bonne Nouvelle...

"Là où est ton trésor..."
(Luc 12, 35-48) - Jésus disait à ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Vendez ce que vous avez et donnez-le en aumône. Faites-vous une bourse qui ne s’use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne ronge pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour. S’il revient vers minuit ou plus tard encore et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! » Vous le savez bien : si le maître de maison connaissait l’heure où le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »


Voici mon homélie pour la fin de semaine...

Chers amis, 


En plein cœur de l’été, au temps de la belle saison, au temps des engrangements et des foins, Dieu, en Église, vient nous visiter; Dieu vient doucement frapper à notre porte et nous dire : «Où est ton trésor, mon ami, tu sais que là où est ton trésor, là aussi est ton cœur… »


Qu’est-ce qu’il y a dans notre cœur?… L’endroit le plus important… le plus sacré que nous possédons…


Je pense bien que la plupart d’entre nous, nous avons l’habitude de considérer notre vie comme une série de tiroirs, ou une série de compartiments… Il y a le tiroir du travail, le tiroir de la vie sociale, celui des choses matérielles, le tiroir des loisirs et de la détente, le tiroir de l’amour… Y a des gens qui l’ont barré, ce tiroir-là de leur vie…


Mais oui, un tiroir de classeur barré…
Je vous livre ici, presque en a-parte, un bout de conversation que j’ai entendu par hasard, la semaine dernière, mais qui m’a frappé : J’étais assis à une petite table à Place Laurier, à Québec et je prenait un café en attendant mon épouse qui fouinait dans les boutiques…
Mon homélie me trottait dans la tête :… ta lampe allumée… ton trésor… veiller en tenue de service…


Deux dames étaient à une table, derrière moi, qui jasaient entre elles… Un homme, que je ne vois pas, s’approche d’elles… Salut Ti-Paul! Comment vas-tu? - Comme d’habitude… On a fêté notre 49e anniversaire de mariage hier… Ma femme m’a dit : Tu m’fais pas de cadeau? – J’ai pas d’affaire à te faire un cadeau c’est toi qui devrait m’en faire un… Le cadeau c’est que j’t’endure… On est toujours au restaurant : elle ne veut plus faire à manger pis moin j’en fais pas… J’ai fini par y payer son dîner… D’habitude on paye chacun notre facture… J’me séparerais ben mais y aurait personne pour s’occuper de mon linge pis faudrait qu’on sépare le peu qu’on a… L’amour est mort ça fait longtemps! S’fait qu’on s’endure… Et la conversation a continué ainsi…


– Est-ce que sa lampe est encore allumée c’te pauvre Ti-Paul? Et son tiroir de l’amour?… (C’était un a-parte, je vous l’avais dit… )


Il y a aussi le tiroir de la religion, et celui de Dieu… Il y en a qui ont bloqué ces compartiments-là aussi…
lorsque Dieu frappe à nos portes, c’est pour prendre place dans tous ces tiroirs, c’est pour être présent à toute notre vie, pour unifier notre vie, c’est pour tisser notre vie avec nous, c’est pour devenir chair de notre chair, c’est pour nous inviter à l’accompagner sur le chemin du retour vers son Père. Il nous dit : « Toi aussi, viens vers le Père avec moi, avec tout ce que tu es. »


Voilà toute la mission de Jésus : nous introduire auprès du Père, dans l’intimité du Père, nous faire saisir que déjà, ce Père, nous reconnaît comme siens, ses enfants, et que nous pouvons l’appeler du nom le plus familier, Abba, papa, maman, les premiers mots qu’un tout petit enfant prononce. C’est ce que j’ai entendu aussi d’un tout jeune enfant, lors d’une rencontre à la maison pour une préparation au baptême que nous avons faite mon épouse et moi, la semaine dernière… pa..pa.. Merveilleux!


Ne cherchons pas Dieu dans les nuages, ou seulement dans les lieux sacrés ou les pèlerinages…; cherchons-le là au milieu de la vie… où nous vivons… Oui, dans l’intimité de nos vies… Et ce Dieu-Père, même s’il n’intervient apparemment pas dans les événements qui façonnent nos vies, il n’est pas absent… C’est lui qui crée la vie en nous… même à notre insu…


Il nous arrive de dire des fois… « Dieu était là… » Ça c’est une grâce qu’il nous fait de nous en apercevoir… de le sentir… Ou encore on va dire des fois : « Dieu, ou la Providence, m’a aidé à passer à travers… »


Oui, Dieu est là comme le dit si bien ce chant religieux connu : « Tu es là au cœur de nos vies; et c’est toi qui nous fait vivre… dans la musique de nos fêtes… dans nos tempêtes… dans l’aventure de nos jours… dans le secret de nos tendresses… dans nos nuits… dans nos moments de tristesse comme dans nos joies…


Chers amis, comme pour les disciples d’Emmaüs, l’Étranger (cette troisième personne) marche avec nous. L’Étranger, sans cesse, frappe à notre porte… doucement, sans rien forcer, il s’invite. Il respecte infiniment notre liberté. « Si tu m’ouvres, j’entrerai, et je resterai avec toi pour y prendre le repas.» Voilà qu’il est dans l’intimité de nos vies…


Et c’est lui qui nous servira. Rappelons-nous le lavement des pieds des disciples au soir de la dernière Cène. « Comme lui, dit le troubadour de Dieu Robert Lebel, nouer le tablier… Comme lui, se lever chaque jour
et servir par amour… Comme lui… »


Et lui, le Dieu présent au plus intime de nos vies puisqu’il s’est fait le serviteur, il peut nous demander de rester aussi, à notre tour, en tenue de service pour nos frères et sœurs… C’est lui encore qui est présent à notre rassemblement dominical. C’est lui qui nous sert à la table de sa Pâque, table de sa Parole et de son pain, table de la vie du monde où nous vivons nos jours dans l’attente et l’espérance…


Voilà notre trésor, celui d’un Dieu présent à toute notre vie, qui nous sert et qui marche avec nous… Ce trésor, personne ne peut nous l’enlever: il est tissé dans notre chair…


Continuons notre célébration en gardant cette présence intime du Seigneur au fond de nos cœurs : c’est notre lampe allumée. Aujourd’hui c’est l’Église qui est porteuse de ce trésor pour nous ici et maintenant. Je termine par cette parole du Bienheureux pape Jean XXIII que j’aime beaucoup; il disait : « L’Église n’est par un musée archéologique mais la fontaine au milieu du village, qui donne l’eau vive aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui comme elle l’a donnée à ceux et celles d’autrefois. »
Oui, l’Église est porteuse de Dieu à notre monde. Amen.
Jean-Yves Fortin, diacre.
* Diverses sources.


L'orgue de la cathédrale

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Comme aujourd'hui c'est aussi la fête de saint Dominique,
j'ai un ami (Bernard Lecomte) qui m'a envoyé une photo de sa statue
qui est dans un monastère de Dominicaines à Évry
- Monastère de la Croix et de la Miséricorde - France -
il a participé à la messe ce matin.
Merci Bernard!
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Bon dimanche!
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